"Villes portuaires, villes créatives !" par THINK TANGER

Pour le premier talk sur l'Agora, Hicham Bouzid, directeur artistique du laboratoire urbain Think Tanger nous fera entrer directement dans le vif avec son introduction sur le mythe de Tanger - décalage entre fantasme et réalité alimenté par la production culturelle et artistique pour réimaginer une nouvelle mythologie de Tanger dans un contexte temporel et géographique plus large. 

Le panel qui suivra remettra en perspective la ville dans sa contemporanéité. Ville monde, ville ouverte, ville porte. Tanger se mettra ici en dialogue avec Dakar et la Nouvelle Orléans à travers ses connecteurs organiques, des personnes ressources, pour investiguer les complexités de ces territoires et élargir le champ de vision que l'on peut avoir sur la ville. 

Ce projet, initialement porté par le Global Humanities Research Center à Tulane University (La Nouvelle Orléans, USA) repose sur deux principes fondamentaux. Premièrement, les villes portuaires partagent certaines caractéristiques, à la fois positives et négatives, telles que des niveaux élevés de complexité, le multilinguisme, la crise environnementale, la disparité des revenus et des secteurs culturels particulièrement riches. Deuxièmement, ces villes disposent d'un potentiel particulier pour mobiliser leur économie créative en vue d'un changement positif, et les individus que nous appelons « connecteurs organiques » occupent une position unique en tant qu'agents de transformation.

Hicham Bouzid

Hicham Bouzid est directeur artistique, éditeur et commissaire d’exposition basé à Tanger, au Maroc. Fort de plus de 13 ans d’expérience où il a collaboré avec des institutions culturelles, artistiques et fondations nationales et internationales, son travail explore l’interaction complexe entre les paysages urbains et sociaux du Maroc, influencés par les politiques néolibérales des vingt-cinq dernières années. En 2016, Hicham a co-fondé Think Tanger, une organisation culturelle innovante travaillant à la croisée des pratiques en art contemporain, design, recherche participative et en urbainisme. Sous l’égide de Think Tanger, Hicham gère trois lieux : le Tanger Print Club (Atelier d’édition), une résidence artistique et plus récemment le Kiosk - un tout nouveau lieu dédié à l’art et à l’innovation dans sa ville natale. Parallèlement à ces initiatives, il a lancé Makan, une revue culturelle annuelle axée sur les questions socio-urbaines.

Brian T. Edwards

Brian T. Edwards est professeur et doyen de la School of Liberal Arts de l'université de Tulane à la Nouvelle-Orléans (États-Unis), où il supervise 35 départements et programmes dans les domaines des sciences sociales, des sciences humaines, des beaux-arts et des arts du spectacle. Il est l'auteur de Morocco Bound : Disorienting America's Maghreb (Duke, 2005) ; After the American Century : The Ends of U.S. Culture in the Middle East (Columbia, 2016), ainsi que de nombreux essais, articles et tribunes libres parus dans un large éventail de revues savantes, grand public et littéraires. Il est co-éditeur, avec Dilip Gaonkar, de Globalizing American Studies (Chicago, 2010) qui est le fruit d'un projet pluriannuel basé à l'Université Northwestern, où il a fait partie de la faculté de 2000 à 18 et a été titulaire de la chaire Crown d'études sur le Moyen-Orient. À Tulane, il a dirigé une initiative de deux ans sur l'antiracisme et les disciplines, publiée sous forme de podcast en 2023, et écrit fréquemment sur l'avenir de l'enseignement des arts libéraux. Il travaille actuellement sur une initiative multi-sites sur les villes portuaires mondiales, qui relie des chercheurs, des urbanistes, des artistes et des activistes communautaires à Tanger, à la Nouvelle-Orléans, à Dakar et à Saigon.

Driss Ksikes

Driss Ksikes est écrivain, dramaturge et doyen associé à HEM LCI-Education chargé de recherche et d'innovation académique. Chercheur en médias et culture et auteur associé à plusieurs revues littéraires et critique internationales, il est à l’initiative de projets mettant l’art, la culture et le débat au cœur de la cité. Il est membre fondateur du Groupe de réflexion sur le décolonial en Afrique du Nord soutenu par ACSS (Arab Council of Social Sciences) et, depuis 2019, membre du comité scientifique du CODESRIA, principale structure de promotion de la recherche en sciences sociales en Afrique. Parmi ses derniers titres entre fiction et essais, Textures du chaos (Ed. Le Fennec, 2022), Les sentiers de l'indiscipline (Ed. En toutes lettres, 2021) et Au détroit d’Averroès (Ed. Le Fennec, 2017 – Ed. Fayard, 2019). Il a reçu, avec sa co-auteure Fadma Aït Mous pour Le métier d'intellectuel : Dialogue avec quinze penseurs du Maroc (Ed. En toutes lettres, 2014), le Prix Grand Atlas du meilleur essai en 2015.

Fatima Bintou Rassoul Sy

Fatima Bintou Rassoul Sy (née en 1988 à Dakar) est commissaire d'exposition et médiatrice culturelle. Ses recherches portent sur les politiques culturelles du Sénégal depuis les années 1960 et sur les dynamiques de marché qui influencent la scène artistique contemporaine en Afrique et dans sa diaspora. Elle est directrice des programmes de RAW Material Company, un centre pour l'art, la connaissance et la société fondé en 2008 par le conservateur Koyo Kouoh. Avec RAW, Fatima a co-commandé plusieurs expositions, dont La ville est à nous / The city is ours : Carole Diop & Nzinga Mboup (2023) et Suñu Jant (Notre soleil), une collaboration avec Little Sun (2022). Bintou Rassoul Sy est diplômée en sciences et techniques de l'exposition de l'Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Avant de rejoindre RAW, elle a travaillé dans l'accueil et la médiation culturelle au sein d'institutions telles que le Musée du Louvre, le Musée Rodin, le Grand Palais et la Fondation Louis Vuitton. De retour à Dakar en 2018, elle a joué un rôle clé dans l'ouverture du Musée des civilisations noires.

Think Tanger

Think Tanger est un agence culturelle multidisciplinaire à but non lucratif, fondée en 2016, qui vise à promouvoir la culture, la créativité et l’innovation sociale et urbaine au sein de la métropole de Tanger. En favorisant une approche participative qui encourage les différents acteurs – artistes, chercheurs, entrepreneurs et communautés locales – à collaborer activement, l'organisation souhaite propulser une dynamique d’intelligence collective pour façonner un urbanisme plus inclusif, plus créatif et plus humain.